Avez-vous entendu parler du terme «métabolisme circadien»?
Je viens de le parcourir en parcourant une étude qui a cherché à savoir si le moment des repas d’une souris avait ou non un effet sur son poids corporel (plus d’informations à ce sujet plus tard). Essentiellement, les animaux ont une horloge endogène dans leur corps qui réagit aux cycles lumière-obscurité de l’environnement. Cette « horloge » n’est pas seulement une partie de notre cerveau (c’est ainsi que j’ai toujours pensé aux rythmes circadiens en général), elle fait également partie des tissus périphériques (par exemple, le foie, les intestins et les graisses) qui déterminent comment les animaux utilisent les nutriments et l’énergie qu’ils absorbent. L’horloge exerce ses effets en modulant l’expression et l’activité des enzymes impliquées dans les processus métaboliques.
Ce concept a conduit les chercheurs à se demander si le moment où les animaux mangent affecte ce qui arrive finalement à ce qu’ils mangent. C’est une question raisonnable, car différentes voies métaboliques sont plus actives à différents moments de la journée.
Revenons au papier sur les souris. Les scientifiques ont découvert que le fait de nourrir une souris à volonté (c’est-à-dire une alimentation gratuite) et riche en graisses « perturbait l’expression circadienne des facteurs métaboliques » et conduisait à l’obésité. Dans cette étude, les chercheurs ont déterminé que la synchronisation des tétées d’un régime riche en graisses (HF) éliminait plus ou moins ses effets nocifs:
Bien que les souris nourries au régime HF et chronométrées aient consommé la même quantité de calories que les souris nourries à faible teneur en matières grasses ad libitum, elles ont montré une réduction de 12% du poids corporel, 21% du taux de cholestérol et 1,4 fois plus de sensibilité à l’insuline. Comparé au régime HF ad libitum, le régime HF chronométré a conduit à un poids corporel inférieur de 18%, à une baisse du taux de cholestérol de 30%… et à une sensibilité à l’insuline améliorée de 3,7 fois… Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que le timing peut prévenir l’obésité et rectifier les effets nocifs d’un régime HF.
Cela correspond bien à une étude menée auprès de personnes qui ont reçu une large attention en janvier de cette année. Paraphrasant le résumé de l’article:
Les participants ont été regroupés en mangeurs précoces et mangeurs tardifs, selon le moment du repas principal (déjeuner dans cette population méditerranéenne). 51% des sujets étaient des mangeurs précoces et 49% des mangeurs tardifs (déjeuner avant et après 1500 heures [3 p.m.], respectivement). Les mangeurs tardifs ont perdu moins de poids et ont affiché un taux de perte de poids plus lent au cours des 20 semaines de traitement que les premiers mangeurs. Étonnamment, l’apport énergétique, la composition alimentaire, la dépense énergétique estimée, les hormones de l’appétit et la durée du sommeil étaient similaires entre les deux groupes. Néanmoins, les mangeurs tardifs étaient plus du type soir, avaient des petits déjeuners moins énergiques et sautaient le petit déjeuner plus fréquemment que les premiers mangeurs (tous; P <0,05). Manger tard peut influencer le succès d'un traitement amaigrissant.
Aucun de ces articles ne traite directement de la question de savoir si le fait qu’un chien mange pourrait améliorer ses chances de perdre du poids. (Ce serait une étude fantastique… des preneurs là-bas?) Mais, si vous donnez à votre chien en surpoids un nombre approprié de calories et que vous ne voyez pas les résultats attendus, changer quand vous vous nourrissez en vaudrait certainement la peine. Commencez par nourrir la plupart des calories tôt dans la journée, et si un repas du soir est nécessaire pour des raisons de comportement, gardez-le aussi petit que possible.
Dre Jennifer Coates
Sources
Un régime alimentaire riche en matières grasses réinitialise le métabolisme circadien et prévient l’obésité. Sherman H, Genzer Y, Cohen R, Chapnik N, Madar Z, Froy O. FASEB J.Août 2012; 26 (8): 3493-502.
Le moment de la prise de nourriture prédit l’efficacité de la perte de poids. Garaulet M, Gómez-Abellán P, Alburquerque-Béjar JJ, Lee YC, Ordovás JM, Scheer FA. Int J Obes (Lond). 29 janvier 2013.
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